
Style : Cradle of Filth
Label : Napalm Records
Localisation : Grande Bretagne
Sortie : 21 mars 2025
Un nouveau Cradle of Filth? Le quatorzième? Événement ou non événement? M'acquittant, depuis 1996, de l'achat de chacun des albums de la bande à y, je mentirai en disant que c'est un non événement. Bon, il faut relativiser aussi, à chaque fois je n'en attends rien en particulier non plus tant la discographie du groupe est faite de hauts et de bas. A chaque nouveau chapitre d’ailleurs il y a débat. C'est ainsi. C'est même amusant de lire à chaque sortie les mêmes types de commentaires qui ressortent du tiroir.
Malgré tout, j'ai toujours eu une sorte d'affection éternelle pour Cradle of Filth. Oh elle ne tient à pas grand chose d'ailleurs : le EP "V Empire, or Dark Faerytales in Phallustein" (1996) et l'album "Dusk and Her Embrace" sorti dans la foulée. Pourquoi ces deux là? Parce qu'au niveau des claviers, tenu alors par un certain Damien, ces deux disques sont une sorte de summum. La voix de Dani Filth aussi d'ailleurs. Après le départ du dit claviériste, mon intérêt a été un peu décroissant mais jamais au point de me dispenser d'un album quand bien même certains frisaient l'épouvantable.
Honnêtement, ce n'est pas le cas de "The Screaming of Valkyries" et des derniers albums qui ont vu Cradle of Filth reprendre quelques couleurs après des années de vache maigre. Bon je n'avais pas trop aimé le dernier quand même, il ressemblait à une sorte de patchwork plus ou moins bien cousu de tout ce que Cradle avait pu faire dans son glorieux passé. Passons.
Ici, et comme depuis plusieurs années maintenant, l'ambition est la même : joindre le passé et le présent. Classique à l’échelle de Cradle of Filth. Sauf que cette fois on ressent un travail de composition plus efficace. Là où "Existence is Futile" donnait l'impression d'un empilage de gimmicks accumulés à la vite, ce nouvel opus est beaucoup plus fluide dans son écriture.
Par exemple, point d'intro grandiloquente "To Live Deliciously" marque une entrée plutôt directe, ce qui change des habitudes. Le titre n'est pas fou mais il comporte ce petit côté accrocheur qui donne envie d’en savoir plus. Dans le même ordre d'idée pas de pistes instrumentales ou d'interludes de quelque nature. Et ça franchement c''est vachement bien. Neuf titres, neufs vraies compositions, pas de temps mort donc, si tout le monde pouvait en prendre de la graine et nous épargner ce qui est devenu le triangle infernal de l'ennui (Intro, interlude à mi album, outro). Je crois que Cradle of Filth n'avait jamais fait ça, comme quoi le groupe peut encore surprendre.
Autre fait notable, même si c'est relativement banal chez Cradle, "The Screaming of Valkyries" voit l'arrivée de nouveaux musiciens. A la guitare Donny Burbage va donc croiser le fer avec son collègue Marek Smerda. Une nouvelle association qui a du bon et qui confirme le regain de forme du groupe de ce côté là. Autre arrivée, et pas des moindres, celle de Zoe Federoff aux claviers et au chant. Les voix féminines et Cradle of Filth, c'est une vieille histoire, pas toujours une bonne d'ailleurs, tant certaines avaient tout juste un rôle de faire valoir pour ne pas dire de potiche. Ce n'est pas le cas ici où la voix de la nouvelle arrivée est bien plus présente et offre ces passages où chant masculin et féminin se répondent. Cela ravive de bon souvenirs autant que cela crée parmi les meilleurs moments de ce nouvel opus. Chaque poste dans Cradle pouvant se transformer rapidement en siège éjectable selon le bon vouloir de Dani Filth, on croise les doigts que cette collaboration soit durable.
Sur le global, vous l'aurez peut-être compris, ce nouveau Cradle est plutôt une bonne surprise. Toutes les compositions ne se valent pas forcément mais certaines sortent du lot. Il y a là dedans des choses relativement classiques pour la formation britannique et d'autres un peu plus surprenantes comme "The Trinity of Shadows" et son côté catchy. Mieux Cradle parvient à recréer de vraies chansons comme "White Hellebore" dont l'air et le refrain s'insinuent de manière presque addictive.
Alors n'exagérons rien non plus, je me garderais bien de trop d'emphase concernant "The Screaming of Valkyries" qui ne bouscule pas tant cela cette institution qu'est Cradle of Filth, mais honnêtement c'est un album plus qu'honorable. Je n'en attendais pas tant.
7,8/10
Tracklist :
1. To Live Deliciously (05:32)
2. Demagoguery (06:16)
3. The Trinity of Shadows (06:22)
4. Non Omnis Moriar (05:05)
5. White Hellebore (05:04)
6. You Are My Nautilus (07:39)
7. Malignant Perfection (06:45)
8. Ex Sanguine Draculae (07:09)
9. When Misery Was a Stranger (06:21)
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