Räum – Cursed by the Crown (2023)

Style : black metal

Label : Les Acteurs de l’Ombre Productions

Localisation : Belgique

Sortie : 3 mars 2023

Alors que le groupe belge Räum sort son deuxième album « Emperor of the Sun », faisons un petit retour en arrière pour se remettre en tête leur premier opus «  Cursed by the Crown ».

Publié en 2023 avec des artworks différents selon la version vinyle ou cd, il se composait de quatre titres pour une durée totale dépassant la demi heure.

A la première écoute « Cursed by the Crown », frappait par la froideur et la noirceur qui se dégageaient de son ensemble. Ceux qui s’imaginaient alors que Räum n’étaient alors qu’un groupe de post black de plus dans le roster de Ladlo se fourrait quelque peu le doigt dans l’œil. Certes bien des éléments de la musique s’y rattachaient mais d’autres venaient troubler l’équation et pimenter la musique, en premier lieu le chant particulièrement écorché et inquiétant d’Olivier Jaqmin.

Mais côté musique aussi, l’état des lieux n’était pas aussi simple qu’on aurait pu le supposer. Certes, on retrouvait une filiation assez nette avec le post black, notamment dans les parties les plus atmosphériques. Mais Räum mêlait à cela de gros riffs bien crasseux particulièrement intenses. Par sa démarche, certaines de ses sonorités et peut-être un peu sa nationalité aussi, Räum faisait parfois beaucoup penser à Wiegedood qui lui aussi évolue un peu entre les eaux du post black et d’un black metal empli de crasse et de grisaille. Cette analogie je l’avais particulièrement ressenti dans le titre éponyme : le morceau en question débutait de manière très intense et furieuse avant un pont beaucoup plus calme et un final grandiose.

Très denses, presque impénétrables de prime abord les morceaux de « Cursed by the Crown » finissaient par se dévoiler peu à peu : d’un peu austères et hermétiques au début mais ils révélaient leurs qualités au fil des écoutes et finissaient par imposer leurs sombres desseins.

L’opus ne se laissait donc pas forcément apprivoiser facilement, mais on pouvait déjà ressentir un potentiel certain dans ce quatuor pour composer une musique insidieuse et intense à la fois. Comme tout premier album, « Cursed by the Crown » n’était pas exempt de petits défauts. On pouvait ainsi regretter quelques petites longueurs sur certains titres ou penser que Räum n’avait peut-être pas davantage développé son empreinte personnelle sur ce disque. Restait tout de même une impression favorable et l’intuition que le quatuor disposait d’un bon potentiel.

L.