Morguiliath – Night on Bald Mountain

Style : black metal

Label : Remparts Productions

Localisation : France

Sortie : 13 octobre 2024

Après un troisième album sorti de manière très confidentielle en 2023, Morguiliath n’a pas traîné en route, proposant en octobre 2024 son quatrième méfait, cette fois ci sur le label Remparts Productions.

Dans son précédent opus, on avait pu entendre Rats revenir à une musique particulièrement sombre avec un black metal malsain et sans la moindre concession. Ce n’est pas que les précédents étaient particulièrement joyeux, loin de là, Morguiliath c’est la crasse, la noirceur... mais dans « Fanstasma Nevrotico » on sentait que les diverses embrouilles avec ses précédents labels et Meyhna'ch avaient fini par isoler le bonhomme, le faisant renouer avec une misanthropie et une hargne sans fond.

« Night on Bald Mountain » ne va pas dépareiller et témoigne de l’inspiration du one man band : la sortie de cet opus intervient en effet quelques mois à peine après « Fantasma Erotico » et il propose plus d’une heure de musique pour dix titres.

Toujours imbibé de cette noirceur fielleuse, les premiers titres ne font pas dans la dentelle. Après une ouverture dominée par une lancinance pesante et malsaine, « Black Messiah » augmente peu à peu une cadence qui va culminer sur des titres comme « Elisabetta Destroyed Me » ou « Ende meiner welt » avec leurs riffs tournoyants voire galopants.

Toujours avec ce son grésillant et ses mélodies pernicieuses, Morguiliath ne ménage pas l’auditeur, dotant sa musique de sonorités étranges sur « Der brennende Kreis » ou plus éthérées sur le titre éponyme.

La surprise vient de l’instrumental « One Last Goodbye for Us » composé exclusivement de piano et d’ambiances synthétiques. Les cinq minutes de cette composition donnent à voir un visage plus mélancolique de Morguiliath. « Suicide » qui lui succède ne manque pas non plus de sonorités blafardes dans lesquelles la basse bourdonne comme une cloche fêlée annonçant le trépas. Globalement cette seconde partie d’album est d’ailleurs plus contrastée mélangeant allègrement des passages furieux à des breaks et interludes où les claviers apportent des ambiances empoisonnées et délétères.

Sans rien changer à la couleur et aux textures noirâtres de sa musique, «Night on Bald Mountain » développe encore un peu des contours distordus, étranges et hantés. Un album entier. A prendre ou à laisser.

N - 8/10