
Style : black metal avant gardiste
Label : Remparts Productions
Localisation : France
Sortie : 4 novembre 2024
Le Désespoir est un one man band français créé par FB que l’on retrouve dans d’autres formations comme Corporal Punishment et Fléaux où il officie à la batterie. Quelques autres musiciens se sont joints en guests pour les guitares et la basse.
S’éloignant radicalement du death metal, le premier album de ce nouveau projet s’avère assez inclassable. Par facilité on pourrait le qualifier de black metal atmosphérique mais il va bien au-delà en mélangeant toute sortes d’éléments allant du DSBM à des passages progressifs et d’autres plus psychédéliques. Voilà pourquoi au final on pourrait volontiers qualifier Le Désespoir de projet assez avant gardiste.
« Ville », puisque tel est le nom de ce premier chapitre, se compose de deux titres seulement : le premier qui donne son titre à l’album est une immense composition de plus de quarante minutes, le second « L’immaculée croyance en l’orage et la tristesse ». Le tout est sorti en novembre dernier sur le label Remparts Productions.
Autant vous avertir l’écoute de « Ville » est une expérience sonore particulière. Ce n’est pas le genre d’album qu’on écoute d’une demi oreille en faisant autre chose. Le mieux est encore de s’isoler, de prendre son casque et de se laisser transporter (ou pas, ça c’est selon le goût de chacun).
Le premier titre qui est long comme un album est assez fascinant par sa capacité à attirer et à passer d’une phase à une autre sans qu’on s’en rende vraiment compte. Vu la durée peu commune, on pourrait penser que le voyage risque d’être interminable mais non, pas tant que ça. Commençant sur des ambiances plutôt éthérées et mélancoliques, il glisse peu à peu vers des horizons DSBM suggéré par des high screams de plus en plus marqués. Il est peuplé d’interludes de claviers, de cordes, de basse plus ou moins longs qui vont faire passer l’auditeur par différentes phases tantôt un peu progressive, tantôt débouchant sur une forme ou le psychédélisme côtoie de près le black dépressif. Dans ses paroles FB traîte de la ville en termes à la fois poétiques, acerbes et amers. On y ressent à la fois de la détresse et de la haine.
Si le second morceau paraît plus raisonnable en terme de durée, il n’en est pas moins immersif même si moins labyrinthique. Il se présente comme un conte en trois actes : croyance, orage et tristesse. Là encore la musique et les paroles voient se cotoyer un mélange de tristesse, de violence et de désespoir.

De cet opus assez atypique, que je n’ai probablement pas encore assez écouté pour pleinement le dompter, je retiens tout d’abord sa capacité à immerger et maintenir l’attention de l’auditeur dans un univers cabossé et chaotique. L’autre fait saillant est que malgré la diversité des sonorités (dsbm, psychédélisme,etc), Le Désespoir parvient à une forme d’unicité de l’œuvre. Tout se tient et s’avère cohérent, on n’a pas l’impression d’être face à une pièce montée tenant de bric et de broc comme c’est parfois le cas avec certaines œuvres longues et avant gardistes. Avec « Ville » on sent les morceaux progresser, cheminer et du coup, avec un minimum d’attention, on chemine avec lui. Peu à peu, on s’imbibe de cette mélancolie, de cette tristesse et de ce besoin de catharsis qui traverse l’album. Certains trouveront peut-être cela éprouvant ou long, mais aussi étrange que cela puisse paraître, je n’ai pas trouvé ce cheminement aussi inconfortable que cela. C’est même un sentiment plutôt agréable que de se laisser aller au vague à l’âme et de se faire emporter par les vagues et les lames qui se succèdent durant les plus de cinquante minutes de cet opus.
N – 8,5 / 10
Tracklist :
1. Ville (41:45)
2. L'immaculée croyance en l'orage et la tristesse (14:26)
Liens :
https://ledesespoir.bandcamp.com/album/ville
https://www.instagram.com/le_desespoir_band/
Disponible sur :
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