Havukruunu – Tavastland

Publié le 19 février 2025 à 17:22

Style : pagan black metal

Label : Svart Records

Localisation : Finlande

Sortie : 28 février 2025

 

Que de temps a passé depuis le dernier enregistrement d’Havukruunu qui remontait au EP Kuu Erkylän yllä en 2021. Quelques changements sont d’ailleurs intervenus depuis, que ce soit au niveau du line up mais surtout du label. Pour « Tavastland », les Finlandais ont imité leurs collègues de Grima en quittant le giron de Naturmacht Productions pour une plus grosse maison. Mais là où les Russes ont opté pour Napalm Records, Havukruunu a obtenu les faveurs de Svart Records qui a l’avantage d’être Finlandais et d’avoir une plus grande puissance de feu. On pourrait toutefois objecter qu'il n'est trop spécialisé dans le black metal...c’est d’ailleurs bien la première fois que je précommande un disque chez eux. Mais ne voyons pas le mal partout et retenons au plutôt que c’est là le signe que Havukruunu a franchi un nouveau pallier en terme de reconnaissance, ce qui franchement n’est pas volé.

Côté artwork, on évolue en terrain connu en retrouvant les une œuvre en noir et blanc suggérant toujours les sombres ambiances forestières du nord de la Finlande avec cette chouette laponne (l’animal bien entendu) portant dans ses serres un glaive. Composé de huit titres, ce quatrième opus propose pas loin d’une heure de musique ce qui est dans les standards du groupe. Seul le dernier morceau « De Miseriis Fennorum » dépasse le cap des dix minutes avec une longue fin atmosphérique. Thématiquement, « Tavastland » fait référence à la Tavastie, nom d’une ancienne province finlandaise. Dixit Havukruunu, l’opus raconte comment les Tavastiens se sont rebellés contre le christianisme en chassant et massacrant quelques uns de leurs prêtres. On est donc sur en terrain connu avec ce paganisme qui est un des marqueurs forts du groupe.

L’album s’ouvre sur quelques paroles narrés en finnois, car comme à l’accoutumée le groupe utilise sa langue natale. Musicalement, le premier morceau s’avère assez programmatique de ce qui va se produire par la suite. On y retrouve ces accents guerriers et épiques à la Bathory, bien sur il y a toujours ce sens de la mélodie qui ne manquera pas d’évoquer le Moonsorrow de la belle époque. Le son est à la fois puissant et aéré, on distingue très bien les guitares et la basse par exemple, pour le meilleur mais pas toujours. On peut donc se rassurer Havukruunu garde le black metal chevillé au corps mais il y glisse ou y développe d’autres choses...Des choses qui flottaient déjà un peu dans ses réalisations précédentes notamment le dernier EP.

Les chœurs par exemple. Il y en toujours eu, mais là, parfois quand même, il y a en a beaucoup. Beaucoup trop ? Je ne serai pas loin de le penser surtout quand ils commencent à être un peu téléphonés à coups de « Oh, oh, oh ». Bon ce n’est pas « Heaven can wait » non plus mais bon...mais.. Tiens en parlant de Iron Maiden, il semble que les mélodies et certaines rythmiques de la vénérable Vierge de Fer ont un peu inspiré certaines parties de guitares. On le sentait déjà un peu venir dans le EP « Kuu Erkylän yllä », ici ça prend plus de place. Bien plus de place. Il faut dire que quand on parle de musique épique et mélodique, on finit tôt ou tard par se frotter à l’institution britannique. Dans le cas d'Havukruunu, ce n’est pas ni totalement surprenant ni si désagréable. Disons que parfois le guitariste n’y va quand même pas de main morte en matière de soli « heavy metallisés ». La plupart du temps ça passe plutôt bien mais dans un morceau qui sonnait furieusement black comme «Unissakävijä », cela peut être un peu...hmmm...perturbant pour ne pas dire autre chose.  Si la guitare lead est très bavarde, il en va de même pour le reste de l’instrumentation, Havukruunu a réalisé un album véritablement foisonnant. Une profusion qu’on retrouve aussi un peu dans les claviers et les divers petits arrangements (cordes, bruitages..), qui l’air de rien montent eux aussi en puissance. La plupart du temps cela prend du sens en donnant des repères et en variant les atmosphères parfois aussi il y a quelques étrangetés qu’on a du mal à s’expliquer comme ces sonorités venues de l’espace dans la seconde partie de «  Kun veri sekoittuu lumeen ».

Bon alors au final qu’est ce qu’il vaut cet album? Objectivement, il est d’une incontestable richesse et on ne pourra pas reprocher à Havukruunu d’avoir fait les choses à moitié. En près d’une heure de musique il n’y a aucun vide, c’est une orgie de riffs, de mélodie, de chant abrasifs, de chœurs. Pour suivre le groupe depuis son premier EP, « Tavastland » marque une nette évolution vers quelque chose de plus coloré. Honnêtement on s’y était plus ou moins préparé même si je ne suis pas totalement acquis à ce changement Bon après il faut relativiser, Havukruunu reste Habukruunu et on retrouve encore ces ambiances sombres et épiques. Quand bien même le groupe s’éloigne un peu du black par certains aspects, il n’en est pas non plus au stade de faire virevolter les elfes et les fées dans le mosh pit donc tout va bien ou pas si mal.

 

N – 7 / 10.

Tracklist :

1. Kuolematon laulunhenki (07:10)

2. Yönsynty (05:24)

3. Havukruunu ja talvenvarjo (05:55)

4. Tavastland (05:24)

5. Kuoleman oma (06:17)

6. Unissakävijä (06:38)

7. Kun veri sekoittuu lumeen (05:58)

8. De Miseriis Fennorum (10:52)

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