Funérarium – Vampirizare eterna

Style : black metal

Label : Acid Vicious

Localisation : France

Sortie : 25 janvier 2025

Ce début d’année 2025 a marqué le discret retour de Funérarium, projet longtemps mené en solitaire par le multi instrumentiste Kardec désormais épaulé à la batterie par Mandragor. Discret car cela faisait bien quelques temps que Funérarium ne s’était pas manifesté. Bon cela ne faisait pas une éternité non puisque la dernière sortie, « Ancient Astronaut » remontait à 2023. Mais à l’échelle de Funérarium c’est un laps de temps relativement long

Pour celles et ceux qui ne connaissent ou ne se souviennent plus, Funérarium est un de ces petits projets un peu à part. Une de ses particularités est une créativité débridée qui s’est concrétisée par quinze albums depuis 2018, sans compter quelques Eps et un split avec Voracian. Le zénith de cette frénésie créative s’est situé autour des années 2019 – 2020 où Kardec a sorti jusqu’à quatre album le même année !

Autre trait saillant, Funérarium sort souvent des éditions limitées, pour ne pas dire très limitée, de ses œuvres. C’est le cas pour ce « Vampirizare eterna » mais on reparlera un peu plus loin.

Enfin Kardec est un touche à tout en matière de black metal et de ses différents univers. Quelques exemples ? L’album précédent, « Ancien Astronaut » explorait à sa manière les contrées glaciales du black metal cosmique, « 1692 » revisitait le procès des sorcières de Salem avec des accents occultes et Dungeon Synth bien glauques. Pour d’autres réalisations on pourrait évoquer le vaste thème du spiritisme, celui des croyances funéraires de l’Égypte ancienne et tant d’autres choses encore…

Pour « Vampirizare eterna », Kardec et Mandragor s’attaquent à un thème longtemps classique du black metal : le vampirisme. Dans les années 90 cette thématique était présente ad nauseam avec un nom revenant dans toutes têtes : Cradle of Filth. Les Anglais étaient loin d’être les seuls sur ce créneau et on ne compte plus les formations qui se sont faufilées dans cette voie vampirique, que ce soit de manière sincère, dans le sillage du succès de Cradle ou parce qu’il y avait Buffy contre les Vampires le samedi soir sur M6…Bon j’ironise un peu mais en vérité il y a dans ce pan du black metal des disques que je ne me lasse pas d’écouter que ce soit «V Empire, or Dark Faerytales in Phallustein » de Cradle,  « Grimjaur » des suédois de Siebenbürgen, sans oublier le grandiose « Drudenhaus » d’Anorexia Nervosa.

Passé la grande vague, le vampirisme n’a d’ailleurs jamais disparu du black metal, il est simplement un peu rentré un peu plus dans le rang. En bon touche à tout, il était donc logique que Funérarium finisse par mettre ses doigts crochus dedans, ce d’autant, que tout cela se marie fort bien avec l’aspect occulte qui est son sujet de prédilection.

On ne s’attardera pas trop sur l’artwork qui a fait un peu jaser pour son coté un peu trop numérique, notons toutefois qu’il s’inscrit bien dans ce côté gothique et baroque que l’on associe au black vampirique.

En adéquation avec cette thématique, la musique de Funérarium se colore de touches symphoniques plus marquées. Bon le terme de symphonique est peut-être un peu exagéré ou facile, disons que les claviers jouent un rôle plus prépondérant et qu’ils se lient davantage aux guitares pour obtenir ces ambiances que notre esprit associe volontiers au black vampirique. Si inspiration, il y a, Kardec et Mandragor ne sombrent pour autant pas dans l’imitation ni même dans la recherche de l’imitation d'ambiances grandiloquentes 

Si claviers il y a, ils ne couvrent pas tout et les guitares, très présentes et bien grésillantes jouent pleinement leur rôle, tout comme le chant habité et une batterie bien sèche. Les neufs compositions de « Vampirizare eterna » restent du coup bien ancrées dans ce black à la fois underground et audible que l’on affectionne chez Funérarium tout en ranimant la boîte à souvenirs. Un bien bon album donc qui fait naturellement son petit bout de chemin. Une chose agréable n’en empêchant pas une autre, Funérarium s’est associé à Acid Vicious et a fait confectionner une édition limitée de l’album avec un coffret en forme de cercueil contenant la version cassette. Un petit clin d’oeil à sa manière à la box « Dusk and her Embrace » de Cradle of Filth… à la différence qu’il n’y a que quinze exemplaires, pas un de plus. On n’a pas pu résister...

N – 8/10