Host - IX (2023)

Style : Gothic Rock / Darkwave

Label : Nuclear Blast Records

Localisation : Grande Bretagne

Sortie : 24 février 2023

  Avec Host, délaissons aujourd’hui les chemins du black metal pour ceux non moins mélancoliques de la darkwave et du gothic rock. L’unique album de ce side project est paru il y a maintenant un tout petit peu plus de deux ans chez Nuclear Blast. Pour rappel, Host a été fondé par le très créatif Gregor Mackintosh, guitariste et compositeur de Paradise Lost. Le musicien n’a jamais été très facile à suivre aussi bien musicalement que dans ses changements de look radicaux. La trajectoire de Paradise Lost parle d’elle même tant le groupe a touché à divers styles durant sa longue carrière. Le constat est d’ailleurs un peu le même pour la carrière solo Grégor Mackintosh. Exemple ? En 2011 le guitariste avait renoué à la surprise générale avec un death metal noirâtre et imbibé de désolation via Vallenfyre tout d’abord, puis avec Strigoi à partir de 2019. On aurait alors pu croître notre bonhomme rassasié et pleinement occupé... Mais non... car en 2023, voilà que les démons de l’electro se rappellent à lui. Le projet est intitulé Host, en référence à l’album le plus synthétique de Paradise Lost paru initialement en 1999 (et remastérisé en 2018). Alors qu’il avait choisi d’endosser le chant pour ses groupes estampillés death, le guitariste se tourne vers son vieux complice Nick Holmes pour assurer les vocaux sur « IX ».

Alors que dire de ce disque, deux ans après sa sortie ? Comme toutes les œuvres composées par Gregor Mackintosh, la musique dégage cette mélancolie et  cette tristesse qui sont le fil d’Ariane de l'univers musical du guitariste britannique quelque soit le groupe, quelque soit le style.

Sur le papier, le risque était que « IX » soit une redite de l’album « Host ». Les deux proposent des chansons avec une accroche mélodique assez simple et efficace sous une allure électro plus ou moins prononcée. Stylistiquement, les deux œuvres sont tout de même assez différentes. Là ou l’album « Host » voyait s’entremêler un nombre incalculable de lignes de guitares, « IX » se distingue par une certaine forme de dépouillement le rapprochant du gothic rock.

Comme à l’habitude, les mélodies tissées par Greg Mackintosh sont limpides autant que touchantes. Quelques notes classieuses de guitare ou de claviers suffisent à accrocher l'oreille et faire en sorte que les motifs mélodiques et mélancoliques s’impriment dans la tête. Les parties électroniques mêlent à la fois des aspect très années 80 et d’autres plus contemporains. Le chant clair de Nick Holmes est d’une justesse remarquable avec ses modulations qui rappellent immanquablement celles de « One Second », « Host » ou « Believe in Nothing ».

« IX » renferme son lot de compositions bien accrocheuses comme « Tomorrow Sky » ou « Hiding From Tomorrow ». D’autres pistes s’étirent et s’épanouissent dans des ambiances plus mornes ( « A Troubled Mind », « My Only Escape »). Certaines comme « Wretched Soul », « Divine Emotion » n’auraient pas dépareillées sur un album de Paradise Lost avec leurs introductions acoustiques de guitare ou de piano. En fin d’album, on sent que Host emprunte des sentiers plus aventureux, plaçant ses pas dans des univers plus dark ambiant un peu moins convaincants et laissant parfois une vague impression de remplissage.

Habile mélange du passé et du présent, riche d’influences minutieusement imbriquées, ce premier album de Host sortait incontestablement des sentiers battus. L’album parlera probablement beaucoup à ceux et celles qui aiment s’affranchir du carcan des styles musicaux et apprécient sous toutes leurs formes les musiques mélancoliques. Il donnera probablement plus de sueurs froides aux autres. Accessible, sans pour autant céder à la facilité, "IX" est une œuvre intéressante et laisse entrevoir le vaste univers sonore de deux artistes qui, décidément, n’ont de cesse de nous surprendre. Restent quelques questions en suspend : cet opus sera t-il un one shot ? Ou au contraire débouchera t-il sur quelque chose de plus pérenne ? Aura t-il une influence sur les compositions du prochain album de Paradise Lost ? ...Vous savez celui que l’on attend depuis quelques années maintenant...

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