Le Coven du Carroir – Tenebrae Fabulae

Publié le 7 décembre 2024 à 07:49

Style : black metal

Label : France, Black, Death, Grind

Localisation : France

Sortie : 13 septembre 2024

 

Connaissez vous le Berry, ce plat pays, réputé pour être un haut lieu de la sorcellerie depuis des temps immémoriaux. Le Berry, ses paysages bucoliques, ses brûmes matinales qui lui confère des airs mystérieux, ses haies, ses forêts, Georges Sand, « La mare au diable »...

C’est de là que vient ce groupe au patronyme étrange : Le Coven du Carroir. L’anglicisme Coven désignant une réunion de sorcières, est ici associé au mot Carroir c’est à dire à un croisement de routes ou de chemins. Depuis longtemps, ces lieux sont réputés pour être ceux où se réunissent sorcières et diables. C’est d’ailleurs pourquoi, on allumait des feux à ces carrefours pour la Saint Jean, histoire d'éviter que ces créatures n’aient l’idée de passer par là alors que résonnent le solstice d’été et l’espérance de belles récoltes.

Sorti récemment chez France Black Grind Death, ce tout premier album mérite le détour même si tout n'est pas parfait. Dans le court chapitre des petits bémols, je regrette un petit peu le choix de l’Anglais pour les paroles car la thématique se serait bien prêté au Français. Toujours dans la série chipotage, l’absence de livret avec les paroles m’a un peu chagriné aussi. Bon certes il y a dans le digipack un QR Code qui renvoie à celles ci et à des commentaires très complets mais c’est trop moderne pour moi ces trucs. Cela étant maintenant dit, passons à l’essentiel car vraiment ce premier disque mérite qu’on s’y intéresse, et ce, à plusieurs titres.

Pour la musique, bien entendu, avec un black metal classieux fait de riffs acérés, de mélodies prenantes et d’un chant assez classique mais parfaitement exécuté. La batterie est programmée mais franchement ça ne saute pas aux oreilles. Les orchestrations, les arrangement variés et évocateur,  ne sont ni trop en avant, ni trop en arrière et confèrent à chaque morceau sa particularité sonore : chœurs, cordes et même une sorte de beat techno /trans sur « Bean Nigghe ».

Un autre attrait de ce « Tenebrae Fabulae » est son approche relativement simple des choses : les compositions ne se perdent pas en complexité et son efficaces. Même chose du côté de la production qui est clean et chaleureuse comme pourrait l’être un bon vieil album de heavy : voilà qui change agréablement des productions cradingues ou à l’inverse de ces albums surproduits à grands coups de basse et de compression.

L’artwork lui aussi change des habitudes avec cette transposition de la légende du pont de Beaugency avec les trois membres du groupes encapuchonnés en train de rouler le diable. Le graphismes et les couleurs, rouge, noir, blanc, sont sobres et efficace. Comme la musique en somme.

En somme Le Coven du Carroir propose avec "Tenebrae Fabulae" un album aussi intéressant que plaisant. Peut-être pourrait on estimer que le groupe aurait pu aller loin encore dans l'exploration de sa thématique, mais pour un premier album on est déjà sur d'excellentes bases. A suivre...

N - 8/10

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