Gaerea - Coma

Style : post black metal

Label : Season of Mist

Localisation : Portugal

Sortie : 25 octobre 2024

Quatrième album depuis 2018 pour les lusitaniens de Gaerea et la première impression qui m’est venue à l’écoute de  « Coma » est que la machine est désormais très bien huilée. Parfaitement même. Trop diront certains...

Toujours signé chez Season of Mist, on peut dire que le terrain a été bien préparé avec un single (assez quelconque) survenu au printemps, l’annonce d’un nouvel album quelques semaines plus tard et un chapelet de nouveaux titres et de nouvelles vidéos histoire de faire envie. Bref c'est  le processus d’effeuillage promotionnel habituel maintenant...Mais tout de même, on sentait bien que Season of Mist avait à cœur de pleinement promouvoir son poulain qui a le vent en poupe.

C’est que Gaerea a vu sa côte monter en flèche au sein de la scène post black et du metal extrême en général ces dernière années. Il faut dire que le groupe a de très bons albums au sein de sa discographie, mais pas seulement. Visuellement les Portugais ont aussi une identité assez marquée avec ces visages masqués mais pas tout à fait comme les autres.

Sur scène aussi, Gaerea a de quoi frapper les esprits avec des performances très dynamiques, loin des postures figées que l’on trouve chez beaucoup d’autres. On ne va peut être pas aller jusqu’à parler de chorégraphie, mais visuellement il y a quelque chose de cet ordre y compris dans les vidéos et les photos promotionnelles. Cela peut plaire autant que déplaire.

En bref il y a un peu une « hype » Gaerea et dès qu’il y en a une « hype » autour d’un groupe, il y a aussi le chapelet des « haters » qui viennent se défouler à tout propos sur la scène post machin truc bidule chouette. Dans un cas, comme dans l’autre Gaerea est au centre de l’attention, il est de ces groupes qu’il faut aimer ou détester.

N’étant ni d’un camp ni d’un autre, j’en reviendrai donc à ma première impression (on dit que c’est souvent la bonne) : la machine est très bien huilée. L’artwork de Nathan Lorenzana est intéressant et attire l'attention, qu’on le regarde dans sa globalité ou ses détails. En cela c’est un réel progrès par rapport à « Mirage » dont la pochette était assez laide pour ne pas employer de termes plus désagréables.

Mais Gaerea n’a pas que mis des billes dans le visuel et a surtout accompli un gros travail sur la musique et d’abord dans la composition. Les dix titres de « Coma » sont ciselés offrant tous une accroche particulière avec une succession de moments calmes et de tempêtes ravageuses. D’un point de vue des guitares c’est sûrement l’album le plus varié avec de petits clins d’œil un peu partout (black bien sûr mais aussi un peu death, heavy etc). Le chant se nuance davantage et joue à fond la carte des contrastes. L’ensemble est mis en valeur par une production de haut niveau, à la fois chaleureuse et massive mais pas artificielle. Bref c’est net, c’est propre et pas forcément aussi aseptisé que cela pourrait paraître.

Alors bien sur l’effet de surprise n’est pas autant au rendez-vous qu’aux débuts du groupe, c’est normal, mais « Coma » m’a laissé une bien meilleure impression que son prédécesseur que je trouvais un peu plat. « Coma » contient ces petites choses capables de renouveler en partie mon intérêt pour ce groupe. On n’est pas non plus sur la déflagration qu’était « Limbo » et certaines tics de Gaerea, ou autour de Gaerea, continuent de m’agacer souverainement mais il faut admettre que le quatuor livre ici un album fort qui va certainement lui permettre de toucher un plus large public encore…

N – 7,5/10