Certa Mortis – Diluvium

Publié le 10 janvier 2025 à 19:18

Style : black metal

Label : Drakkar Productions

Localisation : France

Sortie : 6 décembre 2024

Album après album, Certa Mortis poursuit son bonhomme de chemin. Discret et efficace, Fabien Guillot, la tête pensante et agissante de ce one man band originaire du sud ouest de la France, nous offre avec « Diluvium » son troisième album.

Trois albums et un EP en quatre ans c’est un rythme des plus honorables pour un one man band quand bien même Fabien à pu confier aux confrères de Black Metal Francophone que le petit dernier lui avait donné un petit peu plus de fil à retordre. Plus encore, on constate que de sortie en sortie la qualité est toujours au rendez vous et il faut le dire d’entrée : avec « Diluvium », Certa Mortis poursuit sa progression ascendante.

Comme depuis ses débuts, c’est chez Drakkar Productions que sort ce nouveau chapitre, on retrouve également un titre en latin faisant cette fois référence au déluge. Le déluge il en est aussi question sur l’artwork qui reproduit la toile du même nom réalisée par le peintre français Léon-François Comerre en 1911.

L’art occupe d’ailleurs une certaine place, le livret de l’album s’ornant de diverses œuvres : on croisera ainsi « Le triomphe de la mort » de Bruegel, « The Great Flood » du Russe Ivan Konstantinovitch Aïvazovski mais aussi Gustave Doré, Witold Pruszkowski et Pierre Legros. Un des points communs de ces œuvres qui va aussi se retrouver dans la musique et les paroles est qu’elles ont des résonances apocalyptiques ou rappelle à l’humanité qu’elle n’est qu’une pacotille qui peut être emportée à tout moment... y compris (et surtout peut-être) par les événements qu’elle déclenche elle même.

Musicalement j’ai trouvé que « Diluvium » marquait donc une étape supplémentaire dans l’évolution de Certa Mortis. Bien sûr, il va sans dire qu’on a cette prépondérance du black metal, ce, dès le titre « Humanity’s Plague » qui entame furieusement l’album. On appréciera aussi sur l’ensemble des compositions ce sens de la mélodie qui confère à Certa Mortis des atmosphères qui vont au-delà du simple matraquage. On retrouvera donc des ambiances familières aux accents médiévaux, épiques ou spirituels. Mais là où d’autres usent et abusent d’arrangements divers et variés, Certa Mortis se contente de quelques bruits de lames, d’un court interlude et de deux trois petites choses par ci par là. L’essentiel du travail sur ces atmosphères passe par les guitares et la voix et ce travail est une franche réussite.

Plus encore que sur les réalisations précédentes, il me semble que Fabien Guillot a aussi enrichi le spectre musical de Certa Mortis en y apportant des teintes heavy plus marquées comme en témoignent le son global de l’album et quelques soli que n’aurait pas renié la Vierge de Fer (sur le très épique « Our Darkest Days par exemple).

Un peu moins agressif, tout en conservant son empreinte black metal, les sonorités de « Diluvium » se distinguent de plus en plus du chant criard qui reste, lui, très vigoureusement ancré dans le black le plus lugubre. Le contraste produit par cette dissemblance est, je trouve, une des grandes réussites de cet opus dont on ne peut que chaudement recommander l’écoute (et l’achat).

N. - 9/10