
Genre : black metal
Label : Osmose Productions
Localisation : France
Sortie : 28 février 2025
Il était une fois un groupe très vilain. Un groupe abominable , un groupe appelé Ad Hominen. Cette entité, que dis-je, ce monstre est apparu au début des années 2000 et a jeté à la face du monde divers albums emplis de haine méchante, de provocations pas drôles et d’idées qui sont pas bien, parce que c’est mal de pas aimer les autres. Tous les autres, pas que ses zamis... Tout le monde, dans toute l’infinité et la variété de leur conne… être. Et oui car le black metal, c’est la musique de l’amour. Ouiiiiiiiiiiiiiii de l’amouuuuur…
Oui mais maintenant que le black metal c’est la musique de l’amour, il faut faire le ménage car il y a des moutons noirs pas gentils, peut-être même des loups qui sentent la crotte de nez. Oui des vilains pas beau plein d’horribles pensées pas belles et qui en plus ont un humour pas drôle du tout, parce que faut pas rigoler de tout. Ya des trucs c’est grave, faut pas rire. Alors ceux-là, il faut les punir. Ah ah bien fait Ad Hominen, tu peux plus mettre ta vilaine musique sur les plateformes trop cool pleines d’amour (du pognon). Et toc, na na nanère. T’es puni, c’est bien fait.
Et oui certains pensaient que Ad Hominem était fini. Qu’il vivait reclus, chez lui, tout seul avec ses vilaines idées avec ses copains pas cool. Pire certains pensaient même qu’il s’était ramolli.
Et ben non... Il est refenu... et son nouvel album s’appelle « Totalitarian black metal », un nom tout plein d’amour. D’ailleurs il suffit de regarder la pochette pour le comprendre : cet air empathique, ces couleurs sublimées, ces élans spirituels pour sur c’est du Jeff Grimal ou du Fortifem.
Dans sa hotte il apporte plein de jolies choses au petits n’enfants gentils du black metal : il y a de gros riffs où on va pouvoir s’éclater dans le salon de papa et maman quand ils ont abandonné petit blackeux ou petite blackeuse pour aller montrer leur metal attitude, leur calvitie et leur cellulite au Hellfest (ou au Motocultor pour les congés payés).
Hmmm, tu semble perplexe.... Bon sache que dedans « Totalitarian black metal », il y a aussi plein de sons rigolos : des sirènes (pas les madames poissons hein !), une voix de petit n’enfant et les cris de sa maman qui vient de découvrir que le rejeton écoutait le dernier album de post black expérimental shoegaze dédié au concept du tri des déchets en douze catégories chez les derviches tourneurs lapons, il y a aussi des "Allah akbar" et même un extrait de la "Guerre Sacrée" tirée du répertoire des chœurs de l’Armée Rouge : Pom, pom : Vstavaï, strana ogromnaïa...pom, pom... Comment tu connais pas ? Bon en même temps c’est Russe donc ça aussi c'est le mal.
Tout cela ne te convainc pas ? Allez tonton Kaiser et ses potes ont tout prévu. Fini les trucs un peu plus élaborés, là on y va direct. Le plus court chemin pour toucher ton petit cœur c’est la ligne droite, alors Ad Hominen a décidé de ne ne pas tortiller du cul pour te chier droit à la gueule.
Comme il est rigolo aussi, Kaiser glisse deux, trois blagounettes et oui c’est un farceur, il ne peut pas s’en empêcher...Saturday Night Gulag, Stairway to oven...il est impayable, non ?
Toujours pas convaincu ? Mouais...alors sache mon petit que Ad Hominen a le remède ultime à tous les chagrins du monde : ça s’appelle « Nuclear Solution » et il en est beaucoup question dans « Totalitarian black metal ». Un peu comme chez les lutins finnois de Impaled Nazarene. Avec la destruction totale du monde, fini la souffrance, les lundi matins douloureux, les fins de mois difficiles, l'anniversaires de mamie et les albums d’Ultra Vomit…
Non toujours pas ? Alors, parce que tu me brise à chipoter, laisse-moi te raconter la vraie histoire...
Il était donc une fois un groupe qui n’en avait rien à branler de ta petite gueule de safe blackeux vaguement intello. Album après album il crachait sa haine et son mépris. La finesse, le politiquement correct, la bienséance, tout ça, il s’en foutait autant que du dernier album d'Alcest. A force d'ostracisation, certains ont cru pouvoir le faire taire ou diminuer son aura malfaisant, et ben non il est revenu, un peu par surprise, avec une bombe à clous en guise d’album. Avec un titre comme "Totalitarian Black Metal", le message est on ne peut plus clair non? La musique aussi : elle est directe comme un coup de pied au cul. En une demi heure c'est un déluge de feu, de haine et d'agressivité qui vous tombe sur le dos. Simple, net et efficace. Après quelques productions plus alambiquées (toute proportions gardées quand même...) cet album est une sorte de retour aux sources qui va en ravir plus d'un et en heurter bien d'autres. Une sortie qui tombe d'autant mieux que Osmo...pardon... Goat Fucker réédite les deux premiers méfaits du groupe parus il y a une vingtaine d'années.
Z - 9/10
Tracklist :
1. Snort the Ashes of God (02:00)
2. Gas Mask Devastation (03:33)
3. Totalitarian Black Metal (02:20)
4. Choke the Woke (04:29)
5. The Nuclear Solution (03:57)
6. Black Stone Circle Pit (03:14)
7. Dekontamination (04:26)
8. Saturday Night Gulag (03:54)
9. Stairway to Oven (03:22)
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