Borgne - Temps Morts (2021)

Publié le 19 mars 2025 à 16:42

Style : black metal industriel

Label : Les Acteurs de l’Ombre Productions

Localisation : Suisse

Sortie : 21 mai 2021

 

Alors que Borgne vient de sortir son nouvel album il y a peu, on va prendre le temps de revenir un peu sur celui qui l’avait précédé, à savoir « Temps Morts ». Pour ceux et celles qui nous suivent un peu, vous avez désormais l’habitude de cette petite gymnastique qui consiste à se projeter dans le passé, loin de ce temps de l’immédiateté qui ne permet pas toujours d’avoir une idée claire et définitive sur un album. Je ne compte plus les albums qui ont pu me séduire au moment de leur sortie avant de se flétrir quelque peu (on ne citera pas de noms). Certains ont fait le chemin inverse quand d’autres n’ont pas changé de place ( qu’ils soient plus ou moins bons...). Bref petit retour en arrière en 2021, pour ce qui constituait le dixième album de la formation helvétique. Et oui dix albums ce n’est pas rien tout de même et si le temps m’était donné la discographie pléthorique du groupe mériterait bien ce temps réflexif, qui sait ? Un jour peut-être…

Concernant ce disque, mon avis n’a pas changé d’un iota depuis sa sortie. D’une je le trouve toujours excellent. De deux, je pense que c'est l’album le plus à part de Borgne, ce que le petit nouveau (dont on parlera bientôt) est venu confirmer.

Excellent ? Oui, car il poussait encore un peu plus loin le mélange entre black metal et univers indus avec de bonnes grosses nappes de claviers et des boîtes à rythmes parfois très présentes. Mélangeant paroles en Français ou en Anglais, le chant était au diapason de la musique en jouant la carte des contrastes allant vers des intonations parfois très appuyées, à la limite du death, et divers passages plus introspectifs. Ma préférence va aux titres en Français, pas par chauvinisme ou facilité linguistique mais parce que Bornyhake fait partie de ces chanteurs qui sont très bien parvenus à moduler leur chant dans un registre à la fois extrême et compréhensible.

Excellent toujours car avec « Temps Morts », Borgne échappait encore plus que d’habitude aux tentatives de catégorisation, faisant de ce dixième opus, un disque un peu à part tout en s’inscrivant bien dans l’ADN du groupe. Bien sûr, on retrouvait ce côté froid et martial, ces morceaux qui s’étiraient et provoquaient ces sensations hypnotiques et syncopées. Mais cela allait aussi plus loin avec une musique s’aventurant dans des contrées qu'on pourrait qualifier de cosmiques voire symphoniques qui donnait le sentiment d’évoluer dans un univers dystopique ou une sorte de science fiction cauchemardesque. Excellent donc, tant dans l'intention que dans l'effet produit. Tellement bien que l’heure et quart de musique proposée passait finalement très vite. Or quand on écoute un album d’une telle longueur et qu’on ne voit pas le temps passer, c’est que le groupe a bien ficelé son affaire.

Tout cela fait que près de quatre ans après sa sortie le contenu de « Temps Morts » ne s’est en rien essoufflé, loin de là. Toujours exigeant avec son auditeur tout en se montrant un peu plus accrocheur, Borgne parvenait là à produire un disque captivant en bien des points. Un album, un peu différent, j’insiste, mais totalement raccord avec l’univers à la fois lugubre et grandiose de ce groupe à part.

 

Tracklist :

 

1. To Cut the Flesh and Feel Nothing but Stillness (05:50)

2. The Swords of the Headless Angels (09:31)

3. L’écho de mon mal (08:11)

4. Near the Bottomless Precipice I Stand (08:01)

5. I Drown My Eyes into the Broken Mirror (06:47)

6. Vers des horizons aux teintes ardentes (09:19)

7. Where the Crown Is Hidden (06:15)

8. Even If the Devil Sings into My Ears Again (04:42)

9. Everything Is Blurry Now (14:26)

 

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